A Vancouver farmhouse by Sophie Burke Design

Discret, élégant et intemporel : ce ne sont que quelques-uns des mots qui nous viennent à l’esprit lorsque nous pensons à Sophie Burke Design. Nous nous sommes récemment entretenus avec Sophie Burke, directrice et propriétaire de son cabinet de design du même nom, sur son approche de l’aménagement de beaux espaces pour les personnes qui y vivent. Sophie Burke sait intégrer des contrastes dans ses conceptions et créer une esthétique caractéristique du nord-ouest du Pacifique. Elle nous raconte comment une ferme moderne a vu le jour.

Parlez-nous d’abord de vos débuts dans le design et de ce qui vous a poussée à ouvrir votre propre cabinet. Avez-vous rencontré de grandes surprises sur votre parcours ?

J’ai étudié le design à Londres, puis j’ai travaillé pendant trois ans chez Conran & Partners. Lorsque je suis revenue à Vancouver, j’ai fondé ma société, Sophie Burke Design. Tout au long de mon parcours, j’ai eu beaucoup de surprises... Apprendre à gérer sa propre entreprise est une courbe d’apprentissage abrupte ! L’une des plus belles surprises a été de voir à quel point on travaille en étroite collaboration avec ses clients lorsqu’il s’agit de concevoir leurs maisons. J’ai vraiment apprécié cet aspect du métier.

Vous avez mentionné une certaine esthétique du nord-ouest du Pacifique. En tant que créatrice établie à Vancouver, comment vos projets sont-ils influencés par votre environnement et la richesse culturelle de votre ville ?

Je pense que nous sommes particulièrement influencés par les tons feutrés et les éléments naturels et rugueux du nord-ouest du Pacifique. Les couleurs qui nous entourent sont souvent atténuées et dans des tons froids : ciel gris-bleu, mer, montagnes et pierre. De la fenêtre de notre bureau, nous avons une vue sur le bleu de l’océan et les montagnes de la côte nord, au-dessus desquelles les nuages passent constamment. Je pense que le lieu influence la palette de couleurs et c’est pour cette raison que je suis attirée par une palette de couleurs très naturelles et organiques, qui tendent vers des tons froids : bleu, gris et bleu marine. Dans la mesure du possible, nous utilisons de nombreux matériaux naturels tels que le basalte, le marbre, la stéatite, les métaux brunis, le lin, la laine, les bois clairs, dont beaucoup proviennent de la région (douglas, cèdres et pruches aux teintes pâles).

Vous êtes attirée par la tension entre les contraires : ancien et neuf, haut et bas, moderne et classique. Comment ces éléments polarisants ont-ils été intégrés dans le processus de conception du projet Modern Farmhouse ?

Nous avons conçu la maison de manière à ce qu’elle dégage un sentiment d’intemporalité. Nous avons utilisé des matériaux mixtes qui donnent une sensation de légèreté : de larges lambris en chêne blanc, des poutres en bois récupérées, des revêtements de sol rustiques, de grandes surfaces en stéatite et en métal noirci. Nous avons contrasté ces éléments avec des détails de design épurés, tels que des fenêtres sans revêtements, des menuiseries clairement structurées et un éclairage contemporain, afin de trouver un équilibre entre le neuf et l’ancien, le moderne et le classique.

En parlant de moderne et de classique, la cuisine est un véritable accroche-regard et nous apprécions le fait que vous ayez choisi la variante Pull-down de TARA ULTRA en noir mat, qui se démarque vraiment. Parlez-nous de votre vision globale pour cette pièce.

La cuisine a été conçue comme une cuisine paysanne fonctionnelle, mais réduite au minimum grâce à l’utilisation de grandes surfaces de matériaux, de volumes et d’éléments simples d’utilisation. La grande cuisinière avec sa hotte aspirante en métal noirci attire le regard sur le mur du fond. Avec son robuste comptoir en pierre, l’îlot paraît incroyablement massif. La cuisine est reliée au salon d’en face, deux fois plus haut, et nous savions qu’il serait important qu’elle s’affirme et paraisse équilibrée par rapport à la grande pièce adjacente. Nous avons renoncé aux armoires hautes traditionnelles et avons opté pour des étagères ouvertes qui peuvent accueillir un ensemble éclectique d’objets attirant le regard. L’évier se trouve sur l’îlot, avec vue dans le coin et le salon. La robinetterie noire TARA ULTRA, avec ses belles lignes épurées, forme un superbe contraste avec le revêtement en pierre plutôt rugueux.

Comment avez-vous choisi de combiner différentes surfaces, différents matériaux et différentes finitions ? Des armoires chaleureuses aux comptoirs d’aspect industriel en passant par les dosserets recouvrant les murs, etc ?

Nous avons opté pour du chêne blanc pour l’îlot et le mur du fond de la cuisine, car ce matériau est chaleureux et doit compenser les couleurs plus froides des comptoirs en pierre. Le bois parqueté sur le panneau arrière de l’îlot est un thème qui se retrouve dans de nombreuses pièces et qui souligne le style maison de campagne. Propre et élégant, le dosseret en marbre apporte une touche intéressante au mur du fond ; l’utilisation simple et audacieuse d’une seule finition évite de donner à l’ensemble un aspect encombrant et surchargé. Le fraisage des murs extérieurs de la cuisine présente un détail brut de sciage qui contribue également au style maison de campagne et qui est aussi utilisé pour d’autres fraisages dans toute la maison. Des éléments noirs sont tissés dans les ferrures, les installations sanitaires et les accessoires, ce qui confère une atmosphère apaisante à la pièce.

Constatez-vous chez vos clients certains souhaits en matière de design qui sont tendance ?

Je pense que nous voyons généralement un désir d’éléments plus naturels, plus organiques dans la conception. Nous le voyons dans le mobilier, dans les pièces aux formes courbes et organiques ou dans les matériaux naturels comme le roseau ou le rotin, dans les détails architecturaux où des éléments plus arrondis et plus doux entrent en jeu et même dans les matériaux eux-mêmes : carreaux à base d’argile avec des émaux naturels ; métaux avec des surfaces plus douces, vieillies, brunies.

Pour plaisanter : si vous pouviez vivre dans la maison d’un personnage historique, qui serait-ce et pourquoi ?

J’aimerais vivre dans le Londres du XIX^e siècle et découvrir la ville telle qu’elle était à l’époque. Je pourrais m’imaginer vivre dans la maison de Virginia Woolf à Bloomsbury, pour avoir un aperçu de la vie d’une écrivaine et de ses amis artistes.

Quel a été le point culminant de votre carrière jusqu’à présent et que souhaitez-vous encore accomplir ?

Nous avons été présentés dans le Globe and Mail, l’un de nos journaux nationaux, dans le cadre de l’article « Designing Canada 2020 », ce qui a vraiment été un moment fort. Notre projet Mountain Retreat 1 a été élu « Reader’s Choice Home of the Year », ce qui nous a beaucoup honorés. Il a également été présenté dans Elle Décor ; cela a toujours été un rêve pour moi d’être présentée dans l’un des magazines de design de Elle. C’était donc vraiment excitant lorsque cet article est paru.

Quels sont vos prochains projets ? Y a-t-il quelque chose à surveiller ?

Nous aimerions développer notre propre série de meubles en collaboration avec un designer de meubles local. Restez à l’écoute.